mardi 31 janvier 2012

AF 2391 - 31 janvier : donc, ce rêve

Le dernier jour votif commence bien lorsque, contrôlé en infraction, l'agent laisse filer avec un court sermont, et le sourire. ...Ce petit plaisir... C'est pourtant pas faute d'avoir l'air défréchi, tout englué de neige et de sommeil. 
Partant de là
cette journée 
faudrait l'étendre
la laminer finement aux confins de la nuit. 
Elle mérite un petit détour. Un jus d'orange. Un espresso serré. Une apparition. Un trio de lutins.

Le goût du café. Le goût de l'absence du café. 
J'aime les deux. Le vol des mouette. L'absence d'icelles. 
Ce livre drôle avec ses pages drôles et tout le reste. 
Et l'absence de tout le reste.



A ce retour les idées comme les rails défilent au ralenti
ou est-ce moi qui me rendors ? Dans le rêve je croise un chien qui baladerait deux amis au bout d'une fine laisse sur la ligne eurasienne. Toujours cherchant la ligne, poussant la neige de sa truffe. Il me dit : ouaf, on s'aime, ouaf, on s'veut du bien
et nous balade aux coins de la ville
sunnymoon n'y était pas alors on a bu et rebu.
Excellent paliatif, antigel, barre sévère du lendemain, comme une ville où la magie serait partout personnifiée nulle part. J'aurais bien tapé dans une conserve vide, au moins, mais finalement : je suis resté. Une nuit de rab' au pays des nombreuses moustaches. Repos, soldat !



Le rêve s'achève lors d'un détour en pièce brûlante
pleine de moustaches un peu nues
fil des discussions, langue étrange
le temps de trois naissances, je compte, uno - survivre à l'ablation de ta peau (morte), dos -  survivre à la fin de ton souffle, suffocation dans les vapeurs brûlantes, tres - alors que le gros bonhomme te casse la nuque d'un coup de pogne, crack! 



Alors, bien sorti, bien réveillé, me revoilà au froid
le cremaster d'un hoquet tire de toutes ses forces
rentre mon sexe entier au dedans de moi
ce sexe qui voudrait ne plus jamais servir de prétexte à l'existence
il dit : trouve-toi un estomac!, trouve-toi des muscles!, trouve-toi une langue!, trouve-toi un sens qui ne soit pas monodimensionnel alternatif!, avant de disparaître dans sa coquille. Plus rien. Plus que quelques poils. Pubis d'ange. Les problèmes ne font que commencer. A l'usage, par exemple. Il faudra bien pisser. On verra plus tard...
 

Après l'échec du dialogue avec ce dernier compagnon, je tente des trucs.
Soirées diverses concluants au néant avec constance et régularité. De la boisson toujours plus et mieux. Des partenaires en série, en parallèle, par lot de deux, sous blister caoutchouc. Et les avions! Je vais pas vous parler des avions! Les avions sont comme les lacets que l'on fait très logiquement avant de sortir de chez soi, que l'on défait tout aussi naturellement avant d'aller se coucher. Reste la vie. En vie. En vie, envie ? c'est vite dit.

Désormais je cherche et trouverai l'alcool ultime qui me conservera à jamais.
Préservé de tout, j'allumerai une clope
et Boum!, ce feu en moi : restera toujours.

___
Et alors, ce soir,quand tu partiras, quand tu rentreras chez toi, quand tu auras fini avec toutes tes manies, si tu as des manies, essaie de les supprimer, mais enfin des fois, les manies c’est très long à supprimer, on met un peu son temps, quoi, quand tu en auras fini avec ta dernière cigarette, avec ton chat, si tu as un chat, avec ta femme si tu as une femme...

vendredi 27 janvier 2012

AF 5553 - 26 janvier : il y a vraiment quelque chose

Oh whisky! soul o' plays and pranks!
Accept a bardie's gratefu' thanks!
When wanting thee, what tuneless cranks
      Are my poor verses!       
Thou comes - they rattle in their ranks,
      At ither's arses!       



A petits coups de 25ml - éthanol chou

Cameronbridge 30yo - Carsebridge 27yo - Glen Grant 39yo - Bunnahabhain 40yo

la bête sous l'ongle - maître éthylique
se tourne et, pattes en l'air, présente le ventre
initie de profonds ronronnements.

Ceux-là se sont trouvé une île abandonnée, non réclamée, y ont inventé la nuit et le froid permanents. Les jours sont courts. La pluie en bat certains, laissés pour morts. Oubliés de toute façon. Ici, on boit, sirote, et rote : incognito

Trestarig 5yo - Octomore 6yo - Islay 6yo - Organic 7yo

au 22ième litre, golden gallon!, nous voilà
ici mieux qu'ailleurs
tout si mieux !
l'espresso en double
les whiskys en quadruple
la monnaie en x1.1916, exactement!
et la bière, olala
...les bureaux en doublon

Lagavulin 16yo - Rarest of the Rare 35yo - Glenfarclas 10yo, 15yo, 21yo, 25yo*

bête repue n'a point de griffes.
Ballonné rêvant parturiente, lassé de tous ces hommes dans tous ces pubs,  demande soudain au taxi de tirer un peu plus loin, un peu plus vite, il suffit de sortir les flaps et incliner le volant comme ça, j'y dit, tu nous largueras au 2E, so far, so good


C'est 2012 : l'année des trous partout
d'ailleurs j'ai déchiré mon deux pièces
dans le vide rémanent on admirerait les étoiles qui sont des astres lointains comme tous les hommes

fatigués de mirer on jetterait quelques œufs, farine, levure, huile, 200°C pendant 20 minutes : c'est le baba blond de nos rêves, sa couronne chantilly, son rhum!, quoi rêver mieux

entre deux trous, entre deux airs du retour je pense : rien. Au trou. Au vide. A l'étoile perdue. Happé par ce vide sous les fesses sous les ailes, on tombe un peu au sol, sol de Paris, le sol est l'acteur, je, l'objet : forcément.
objet qu'on prend
qu'on mâchouille
qu'on suce
tourne autour de la langue

ces trous c'est la gourmandise qui nous submerge de salive. Ces trous qui m'inspirent et nous disparaissent...


si seulement je pourrais m'inventer, être au monde, mais déjà faut être à soi payer les impôts ranger sa chambre être l'individu que le matricule désigne carte d'identité, numéro de sécurité sociale, 1 75 1 231456 9794 j'en suis là il en manque un paquet !
longtemps j'ai cru que pi, peut-être, ou quelque nombre irrationnel comme la suite -ou fuite- infinie, mais en fait non, il n'y en a qu'un et c'est pas moi, ni toi, ni personne : nous ne sommes plus rien ! scalaire, vecteur, dernière inconnue d'un monde tout ambages et circonvolutoire.



Au retour les souterrains ne voulaient plus de moi, encore, recraché par les rails rendu en déshérence, ville belle, jour clément, gros retard et me voici sous les nuages, dans les tuileries.



* tous les whiskys mentionnés ont été bus. Cependant il en reste plein. Allez vous servir.
___
Face à des certitudes qui, plutôt qu'elles ne nous absorbent, contrôlent et déterminent notre existence, nous ne savons ni comment nous les avons atteintes ni comment nous pourrons nous en libérer. Nous savons cependant qu'il a dû y avoir un *avant* et qu'en conséquence il devrait y avoir un *après*; ce qui fait problème, c'est le courage nécessaire à la cohabitation, tandis que nous grandissons suffisamment, tandis que nous nous dépouillons de tout le nécessaire, tandis que nous continuons à accumuler un courage suffisant pour appliquer la rigueur de la logique culturelle -qui est la logique de l'humain- à ce qui, *sans nom et sans cohérence*, ne dépasserait jamais les limites de de ce statut.

mardi 17 janvier 2012

ES 9050 - 17 janvier : Basic Input Output System

Depuis le premier tour de roue, et par la suite, à tous les tours
on garde un point fixe, unique référence. Son point, ton point, mon poing, comme catharsis de la dent cassée; toujours cette petite violence du retour

Tu as fait très mauvaise impression et j'en étais fâchée.
Seras tu désintéressé et bienveillant en 2012 ?


Si tu savais... Deux mille douze. Ahaha ! On sera désintéressant et bienveillé, désintéressé, bienveillant!, bienreillé, désineillant ! C'est encore un peu Noël. Remontant mon pantalon et descendant de la table, il fallait voir les convives, la grand-mère, désintéressasse et bientôt enterrée, oeil torve bouche écumant de désir, non
non
et non
Toujours raillé, pour toutes les années à devenir reillé, l'obsession la méchanceté la malveillance sont des paramètres de bases. Des fondements du système. Des factory settings, du BiOS, c'est clair ?

Malveillant et sa vésicule biliaire arrivent donc en ville
Sarah a oublié de nous attendre, ni sur le quai, ni nulle part
alors après avoir contagieusement oublié le champagne
pensé au récit d'une nuit, Nathalie-entre-deux-hommes-raides
l'un là, l'autre là, c'était ici, on buvait des verres, ses yeux brillaient un peu
après avoir croisé un chef de chef, atteint 100 pieds sous terre
Zazie est là qui nous fait bon accueil, au nom de toute la ville
this is Victoria line to Brixton puis Brm brmmm brrrm

Zazie qui dit, qui vombrit, qui roule
Next station is Pimlico, doors will open on the rightern side

Il faut tout ça pour réaliser qu'on a changé d'année et de monde
alors le 1er échantillon d'autochtone apparaît dans sa différence
grandes et petites découvertes, annonces commerciales de sous la terre, ainsi mon voisin son oeil gonflé malade, son air je ne sais quoi, tous ces gens et leurs papiers ou téléphones ou rien, et moi, et le champagne
voici ma station...
 

et voilà la ville
on s'y baladerait comme dans la vie, nonchalamment
une vie qu'on se garderait d'avoir trop pleine
chemin qu'on suivrait en tenant le guide à l'envers
ils m'ont donné un plan justement, un de ces mauvais trucs avare de détail, allez ici, photographiez ça, manger ceci, merci au revoir, si tu savais... donc je m'égare, mais bien.

Au cours de ces disparitions qui ne sont plus des voyages
au cours de ces réveils qui ne sont plus des retours
s'insinue ce doute de la présence au monde

Jesuispourquelquesjoursencorej'espèreplutotquemois
àcotédumondeetj'attendsd'ysauterjeprendsmonélan
etbientotjedécolle



Deux pieds sur terre ne permettent que d'en douter, et en dessous, quoi?, pelouse, terre, gaz, magma, d'ailleurs ce vieux gars du train me l'aboie, c'est déjà le retour!, j'ai ma braguette contre son visage et au gré d'un virage je lui écrase généreusement le pied, il gémit et balbutie quelques molles injures, m'ordonne de m'accrocher, me quoi, m'a quoi, je ne vais pas m'envoler, il y a des avions pour ça, éh!, 
enfin, je le fixe,
j'ai trouvé, compris, c'est lui que je veux frapper, d'abord doucement, de petites baffes, puis de grands coups bien portés, frapper!, et redoubler de force à chaque plaie nouvelle
  
Le monde est lisse et n'a pas de sens,
désert d'amour et de conquête...


Faisant une pause entre deux baffes j'entends notre malicieuse voisine dire un peu pour elle : que vous me tombiez dessus, moi, j'aimerais bien.
Aaah, avec ta vieillesse, coquine, et ce qu'il me reste de force, on pourrait bricoler un empire, et quand on serait fatigué on monterait des pyramides, tout pareil que celles qu'on trouve là-bas, entre poussière et  militaires, et on boira du gingembre, et t'es belle. T'es belle.

A ce retour, ils ont décrété l'égalité du rêve pour tous
A ce retour, toutes les horloges à zéro
des promesses comme le bras
Le désir comme au premier jour
et cette soif inextinguible
Tu m'aimes, dis ?

Il n'y a aucune raison, juste le temps, la distance, les positions de chacun qu'on passe des ans à marquer à la craie rouge puis 2 minutes plus tard, paf, tout le monde a bougé, merci les gars
et faut tout recommencer.
___
Ce que je suis ? Lié de toutes parts à des lieux, des souffrances, des ancêtres, des amis, des amours, des événements, des langues, des souvenirs, à toutes sortes de choses qui, de toute évidence, ne sont pas moi. Tout ce qui m’attache au monde, tous les liens qui me constituent, toutes les forces qui me peuplent ne tissent pas une identité, comme on m’incite à la brandir, mais une existence, singulière, commune, vivante, et d’où émerge par endroits, par moments, cet être qui dit “je”.

dimanche 1 janvier 2012

AF483 - 1er janvier : Picchu or not Picchu ?

Aaaaah, tu vas au Pérou ! 
Et tu vas FAIRE le MACHU-PICHargh ?!
Stop. Gars, stop it. Après quelque essais et ajustements, je parviens à écraser la glotte d'un coup de poing, au milieu de la phrase. Craquement sinistre. Souplesse des tissus. Gargouillement des humeurs. Encore quelques soucis avec les interlocuteurs distants. Les mails. Le téléphone. Mais rien d'insoluble.

Car le Pérou.
Le Pérou, mon petit ! C'est avant tout des femmes, que de femmes, et leurs nez! et leurs cheveux! et leurs chapeaux!
Non mais, imaginez un pays avec des péruviennes : partout ! Sacrés bigorneaux, ces meufs, jupes multicolores en diable, deux belles nattes qui se terminent en étrange tressage, et un nez, oh!, ce nez! C'est que j'ai appris à apprécier un beau nez, monsieur.
Elles portent le chapeau, fort bien au demeurant, et puis un tissu multicolore en bandoulière, avec le plein de tout dedans, enfant, provisions, kalach, que sais-je


et sous la jupe..., ah, je ne sais, n'ayant pu voir, que faire aussi, à ce moment je ne m'étais plus lavé les mains depuis des jours, et les ongles, beuah. Entre deux hoquets que vaut le mal des hauteurs, tu voyais les ongles pousser, le majeur devenir énorme, strié, noirâtre, phallique et prétentieux en diable.
Le voilà qui se dresse au ciel,
alors cachant mes mains,
couvrant mes yeux,
je me contente d'imaginer la chose, lingerie -jaune, forcément- intérieur rose, douce tiédeur et léger flou du mystère ultime, de toujours, de la femme

La féminité est ce que confère l'aveu de l'homme : la femme, elle, ne sait pas sur quel critère objectif repose sa qualité de désirée. Ce que l'homme désire en elle, il est seul à pouvoir le dire ; pour elle, c'est une énigme. De sa féminité, elle ne peut découvrir que le manque ; et le don de la femme, dans l'amour, c'est ce manque-là.



Au Pérou, je suis.
Au Pérou.
Le Pérou.
Et j'attends.
Tous muscles bandés, rapport à vos glottes.
Les heures passent, ultimes soubresauts de 2011 (SUPERCHERIE !). Un peu de crachat, un bout de cuir, les heures passent, on va affûtant patiemment quelques rimes pour deux mille douze, le coeur bourré d'espoir.

Les heures passent. Sur mon dos, vaincue au coude et tâchée à l'aji, la veste qui n'en peut plus, chargée d'un siècle de balade, un bouquin de Chuck Palahniuk dans une poche, 100g de coca dans l'autre, 3800m du Fuji et de Puno dans les pattes, et cette coupe racée qui vaut une petite pochette inutile en sus, habillé pour l'hiver donc, cette veste marron qui tue, modèle O. Valparaiso, un truc qu'on touchait aux douanes vers le quai de Jemmapes, la veste, de la came 65% polyester, le reste en viscose, et ce léger brillant du pauvre, cette veste
cette phrase
ce voyage
comme une attente
comme cette année
s'éternise.



J'étais peut-être entré sans le savoir dans le vestibule vaginal de l'amour. Toute une sous-humanité marquée des stigmates de la laideur qui s'avançait l'une contre l'autre, les lèvres entrouvertes, lèvres sèches, lèvres brûlantes, lèvres affamées, lèvres qui suppliaient, qui mâchaient et suçaient et mordaient d'autres lèvres?

Les heures passent. On reste là, à se poser quelques existentielles en diable, une main sur la bouteille, l'autre sur le pubis, planifiant de nuit courte en nuit blanche quelque transition bien définitive vers un truc qu'on avait vu un jour dans un magasine, riche quadrichromie, laqué brillant sur papier 200 gr/m² machiné couché satiné, ah ouais, ce serait ça, le futur, 2012 ?
Joli.
Il se fait 8h -le journal vous est présenté par Mickael Thébault- alors la sonnerie du Puno-Cuzco retentit dans la ville, entre les gouttes, alors pendant un instant la communauté des hommes pas sourds communie et je pense, bordel de chiottes!!, c'est bien le premier train que je ne peux pas m'offrir. 200 US$ pour une boîte de conserve gavée de gringos, deux doigts dans la bouche, stimulation du fond de gorge, je gerbe les pays qui décommissionnent le rail !



La veille, deux frenchutes m'expliquaient la base du dialogue avec les plantes. Tu as la chacruna et la challiponga. Chacruna tombe à l'eau. Qu'est-ce qu'il reste ?
Durant un an sans sel, sans alcool, sans sexe, sans communication ni livre, à coup de cures et cérémonies mystérieuses, jusqu'à l'Amour, et leurs dents qui tombent. Rien !
L'Aquoi, je dis ? L'aquavit ? Un poil sceptique. Je leur expose les préceptes du coach : une fusée au cul, keep the pace, dormir pourquoi ?, boire jusqu'au bouchon, bouger, bander, jouir et là... je m'arrête 
ils ont ce sourire que je n'aime pas bien. 
Il est 20h30. 
Je les couche. 
Dans la ville une truite, un bar, trois équatoriens, un pas de deux, c'est l'averse de la nuit.



Allant d'échoppe en échoppe, je demande,
pathétique, riant au larme, riant seul,
quand lama fâché, lama toujours faire ça ?
L'hôtesse au comptoir va pour me remettre en place, de sa posologie miracle, 3 cl de pisco, 1 cl de jus de limon, 1 cl de jarabe de goma, 1 blanc d’œuf, 2 gotas d’amargo de angostor, et glou. Pourquoi l'inquiétude ? Noyer l'inquiétude. 
Plus tard le soleil s'est relevé, alors à court de soif, dégustant la coca, on se retrouve comme con sur une piste perdue, ivre, et les dents : pleines de feuilles!, crachant des morceaux, muqueuse vestibulaire en folie...
C'est la montagne. 
En contrebas, des légions de touristes débarquent, visent et tirent en rafale de déclencheur sur les vestiges du Machu-Picchu, guerre perdue d'avance, le lama indifférent lève sa patte, un ruisseau jaune doré jaillit et couvre le paysage...


Je leur dis
pas besoin d'un guide pour me perdre
ni d'un appareil photo pour enterrer des images dans mon oeil
il y a d'ailleurs ce petit clapet, derrière la rétine
qui donne directement sur le thalamus
là, le voyage comme un réflexe, 
précipice de méconnaissance, truchement d'idées en soupe épaisse dont j'ai toujours dit à barbe bleue, que sa meuf, partout ailleurs elle peut, mais là : non
pas cette porte
pas ce trou
pas les doigts !...
Je voudrais me souvenir
et j'aimerais tellement oublier
ré-inventer la fugue psychogénique.


De moins en moins revenu, je pose une fois encore la valise vide au plafond. Expulse des coliques d'images, souvenirs?, pagaille!
Et ça...? Etait-il là avant ?
Je fixe ce nouveau trou au mur. Premier trou, seulement ? Sans doute que dans l'absence, notre continuum aura rompu. Dans l'absence. Focus cathartique sur ce nouveau rien.
Je regarde ce trou
Et je n'arrête plus de me dire
Je suis un idiot
Je suis un idiot

___
C’est le propre de la condition humaine et c’est l’éloge de la fuite, non en arrière mais en avant, que je suis en train de faire. C’est l’éloge de l’imaginaire, d’un imaginaire jamais actualisé et jamais satisfaisant. C’est la Révolution permanente, mais sans but objectif, ayant compris des mécanismes et sachant utiliser des moyens sans cesse perfectionnés et plus efficaces. Sachant utiliser des lois structurales sans jamais accepter une structure fermée, un but à atteindre.