vendredi 24 septembre 2010

TGH 9354 - 21 septembre : è pericoloso sporgersi dalla finestra

Idiot, idiote
cochon, cochone
patachon, patachone

Qui l'eut cru. Un retour en train, quasi illégal
première trahison au principe inoxydable du navion
car à cette occurrence de retour on remplace le symbole ailé par un gros serpent de fer
ridicule. Et les éoliennes défilent à 297,
non, 298..., 299..., 300..., 301 km/h.
 
Je suis dev'nu un grand garçon qui s'intéresse au climat.
Le temps qu'il fait, le journal du comptoir, les pages faits divers - société : me fascinent
hiver politique, politique du fait d'hiver, il pleut de la merde et des faits avariés et à coup de Ripolin.tm ces voyages tourneraient doucement patinés de politique
fuir, oui, se taire, bien, mais à plus grande échelle
ingérer des frites -french fries they say-, absorber une bière, roter, sont des actes politiques
puis patatras, le voisin de comptoir soudain, nous y replonge
Cristobal se révèle le dernier des cons, grand supporter de la pire actualité... merde! Ils avaient dit pourtant, het is gevaarlijk om op te leunen uit het raam
ou un truc comme ça. Pas même pour vomir



ça t’prend les tripes ca te prend la tête 
et puis tu pries pour que ça s’arrête.
Mais c’est ton corps c’est pas le ciel 
alors tu t’bouches plus les oreilles.
Et là tu cries encore plus fort et ça persiste…

Ce mode de translation distend le paillasson urbain
et dès la frontière quelques pointillés d'absence m'atteignent
1h plus tard, comme un retour en réseau régional, voilà le quartier
gueule insouciante, salut des flics sur le quai, voilà
les filles les chinoises les africaines les frites moins bonnes des kebabs



Ce coup-ci on est retourné dans la mer
sans les vagues qui assommèrent la cousinade
le soleil - pâle, genre fumeux quinquet, signale vaguement la nuance diurne
des cornes flottent au vent et dans les café, on propose de chouettes pipes
j'ai choisi celle à 9€, en vue de futures libations avec 'chuuuut' et 'pas les doigts'

Après cette litanie cochons idiots patachons se sont déguisés
étanches et ininflammables
on s'est jeté dans un hélico tournoyant dans une piscine à vague
dans des boîtes enfumées
je n'ai pas pensé aux gens réellement disloqués asphyxiés
le goût caoutchouteux des appareils
odeur âcre air vicié
étaient nos seules passions, nos dernières idées.


Il y avait des gens, et leur langue, trop rigolos. Du ouiski dans un autel brillant et le serveur louchait : strabisme divergent - je rêve encore de lui coller des claques pour remettre le tout d'aplomb.

jeudi 16 septembre 2010

AF1285 - 12 septembre : Bienvenue sur le réseau monétique...

Du silence, des mots, du froid
après cette retraite au Maghreb
qu'était comme un petit désert de voyage, vide de tout
on me trouve un creux, mais un grave, qu'il faut vite pincer percer purger
et laisser la plaie béante se re-remplir du monde ?

Pas si simple, j'y vais lentement, triture, chatouille, tournicote
simplement : j'étais entre les mots, j'y suis encore, dans le silence
et les remugles de vieux blog cloué au sol.
Là commence le deuil des avions vides et toujours
échafaudant milles échappées dans quelque cabine vach'te grande
au-delà de plein de frontières, je parcours le réseau encore,
& again...
Tous les visages entrevus dans les gares
Toutes les horloges
L'heure de Paris l'heure de Berlin l'heure de Saint-Pétersbourg 
et l'heure de toutes les gares...
 
Pour ce dur de dernière seconde sur le Ramadan express j'attaque une désintox - 3 jours sans ouiski -hum hum- sauf champagne du vol, 3 coupes à l'aller,
juste bien frais, et bière au retour.
Et pour tout sédatif : thé, café, chicha
et le spectacle des hommes privés de comptoir - tous assis! -
et des femmes absentes.

Entends les sonnailles de ce troupeau galeux
Tomsk Tcheliabinsk 
Kainsk Obi Taïchet 
Verkné Oudinsk Kourgane Samara 
Pensa-Touloune

Cure idéale de mes addictions,
pas une minette à suivre au hasard
ce ne sont qu'hommes partout partout partout
répartis entre deux commerces restés ouverts, d'abord le bar, puis le taxiphone, puis le bar...
Je ne parle pas de la mosquée, 5 euros à Paris, ici toute en millime dinar et compagnie
et cette lanière toujours bordel, fouillant mes chairs, jusqu'au sang

à Ghardimaou : hôtel Tiburnic
parfait !
grand et triste, près la gare
forte odeur d'urine de chat
hume, regarde,
les félins malingres, seuls habitants légitimes, défilent dans les couloirs
et cette chambre dénudée, tous cuivres en exergue
et l'odeur des salles d'eau, genre offshore sewage tank

Bientôt c'est le retour. On vole, par quel miracle on vole ?
L'homme volait bien avant ces artifices, en fait
je courais sur la margelle de la cour de récré, battant des bras
et très vite c'était l'espace, vertige, abandon du corps
au supplice de Peter Pan
après que j'ai mangé, tant et si bon, même le doc trouve à redire

ce soir là le navion approche de Charlie
le dossier de votre fauteuil doit maintenant être redressé
le stew a regagné sa place et votre tablette relevée
c'est le bout du voyage et je commence à écrire
et comme j'écris, le voyage touche un peu de sa fin
jouerions un peu avec ces boucles d'idées
ou bien non ?

En fait il n'y avait pas lourd à faire ailleurs
me voilà rendu
pour pas grand chose d'autre, ici.
Jusqu'au lendemain, je reste à ce bon port des avions.

Est-ce que je rêvais que je dormais ?
A un moment dans le songe en couleur
3 gonzesses apparaissent sur la jetée - brune, blonde, rousse
et à faible distance comme autant de chiens en rut, le plein de jeunes tunisiens
et puis moi, chien fou ou malade, jappant sautant
au spectacle des vagues
bientôt rêvant l'incursion d'une bière tiède.